« Oh non à mon âge, ça ne sert à rien de mettre un préservatif »
→ Voilà ce qu’une de mes patientes de 62 ans m’a dit.
Et je me suis rendu compte d’une chose :
À tout âge, le préservatif pose problème.
Bon soyons honnêtes : personne ne se dit :
« Super, je vais mettre un préservatif ! »
Et pourtant…
Cette barrière ultra-fine reste notre meilleure assurance pour une sexualité sans prise de tête.
Alors pourquoi cette relation compliquée traverse-t-elle les générations ?
Et surtout, comment la transformer en un moment de complicité érotique ?
Ce que ça raconte de nous
À chaque âge, on trouve une bonne raison de ne pas aimer le préservatif. Et chaque excuse en dit long sur nous.
🔹 L’âge de la gêne (15-18 ans)
Acheter un préservatif, c’est le parcours du combattant (et oui désolé pour les âmes sensibles mais certains ont des rapports intimes avant 18 ans… mais c’est un autre sujet). Bref, à cet âge, il y a une certaine forme de gêne à parler de l’intimité et encore plus d’aller à la pharmacie ou au supermarché acheter des préservatifs ( la peur du regard de la caissière, les préservatifs glissés discrètement sous les courses…comme si la caissière n’allait pas prendre la boîte dans la main pour la scanner…)
Et puis il y a le coût.
Et la méconnaissance : beaucoup ignorent que certains sont gratuits, sur ordonnance ou via des associations.
Et même après l’achat…
Il reste le stress de comment le mettre, et la peur que ça gâche la sensation.
🔹 L’âge de la spontanéité (18-25 ans)
Passons maintenant au point de vue des jeunes adultes, qui se disent que ça casse l’ambiance par le fait de devoir stopper l’élan du moment d’intimité pour mettre le préservatif, et parfois cela devient un débat au milieu du lit ou du salon pour savoir qui va le chercher ou est-ce que l’on ne ferait pas sans ? Après tout, c’est quand même mieux sans, non ?
🔹 L’âge de l’habitude (25-40 ans)
Pour la tranche des adultes, il ressort que c’est moins naturel qu’à l’habitude. Pourquoi devoir remettre un préservatif alors que cela fait des années que nous faisons sans (j’y reviens un peu plus bas) ou alors « bon, ça fait assez longtemps qu’on l’utilise, j’aimerais bien faire sans ». Il y a aussi la recherche de sensations plus « authentiques » de leur point de vue.
Les automatismes du couple s’installent, et le préservatif devient un intrus.
🔹 L’âge de la sagesse (40+)
Et on revient à la tranche d’âge de ma patiente, qui m’a donné matière à réflexion, les seniors (40+ ans). Au-delà de penser que ce n’est plus de leur âge, il se propage une idée reçue selon laquelle les IST ne les concernent plus (Chef, la personne a plus de 40 ans donc je rentre au bureau du VIH pour me donner une autre mission !).
Que ce soit les sécheresses ou les problèmes érectiles, ces changements physiologiques ne les aident pas non plus à les inciter à en mettre. Et comme les plus jeunes, ils sont gênés d’aborder ce sujet avec leur partenaire depuis des années ou le/la nouveau/nouvelle.
Et pourtant…
Les risques restent bien réels, même après 40 ans.
Mais concrètement, à quoi ça sert un préservatif ?
✅ Protection
Contre les IST (VIH, herpès, syphilis…)
Et contre les grossesses non désirées (98% d’efficacité s’il est bien utilisé — sans hormones 👌).
✅ Apaisement mental
Il y a aussi un confort psychologique à utiliser un préservatif. Et oui, cela permet de se concentrer sur le plaisir plutôt que de laisser l’anxiété liée aux risques prendre toute la place : « ah ça va bientôt venir, il va falloir que je sorte ou qu’il sorte / je n’ai pas fait mon test depuis la dernière fois / Je n’ai pas envie que le sperme soit dans mon/son corps ».
Le préservatif devient une paix d’esprit, un cadre rassurant pour se concentrer sur le plaisir.
Des pistes concrètes pour rendre le préservatif sexy 😏
🎯 Les bases
- Vérifie la norme CE
- Choisis le bon matériau (latex, polyuréthane…)
- Regarde la date de péremption
- Stocke-les correctement (pas dans la boîte à gants en été 😅)
Et surtout : choisir la bonne taille (tu peux t’aider de sites comme MySize, sans partenariat). Cela peut aussi être un jeu avec son/sa partenaire pour prendre les mensurations.
🎲 Changer de perspective
Avant tout, il faut changer la perspective que vous en avez. Il est possible d’en faire un jeu : « c’est moi qui le mets aujourd’hui » (oui l’autre partenaire peut aussi participer dans ce moment).
Vous pouvez aussi mettre en place un petit rituel de complicité pour créer un moment partagé où chacun participe plutôt qu’une corvée solitaire. Mais il est aussi possible d’en faire un élément de séduction : « regarde ce nouveau modèle que j’ai été chercher, j’ai hâte de l’essayer ».
🔥 Transformer la coupure
Ce moment « pause » peut devenir… un moment de désir.
Ce moment où l’on met le préservatif peut être perçu comme une coupure dans l’élan mais il peut aussi augmenter le désir en jouant sur l’attente, il devient donc une partie du désir et non un frein. Intégrez-le comme des caresses plutôt qu’une étape contraignante.
Vous avez peur de vous en lasser, alors variez les plaisirs : couleurs, saveurs, textures… il y a plein de choix !
En résumé
Que vous viviez votre tout premier rapport, une relation qui démarre ou que vous soyez en couple depuis des lustres, chaque situation a sa propre recette pour intégrer ce petit geste. Et surtout, faites-vous confiance dans votre créativité ! Il n’y a aucune limite à part cette fameuse idée reçue qu’un préservatif, c’est forcément contraignant et pas fun.
Spoiler alert : non, ce n’est pas forcément chiant.
L’important, c’est de ne pas nier que parfois c’est chiant, mais de transformer cette « corvée » en moment de jeu, de séduction ou de tendresse partagée.
Le meilleur préservatif du monde, c’est celui qu’on enfile avec le sourire.
Juste parce qu’on a envie de kiffer, en confiance.
Alors, prêts à révolutionner votre rapport au préservatif ?
Et vous, quelles sont vos astuces pour rendre le préservatif plus sympa ? Partagez vos conseils en commentaires – on a tous quelque chose à apprendre !